lundi 28 juillet 2008

Madrid/Épisodes 7: Madrid = Bonnes Résolutions.

    
    Il ne faut pas croire que je me suis installée à Madrid pour 9 mois, loué mon joli petit appartement, abandonné mon chat à mon frère et ma mère à sa solitude, démissionné de mon job d'hôtesse, seulement pour les beaux yeux de B. Nan nan nan! Parce que j'ai aussi l'intention de guérir de certains de mes vilains défauts!

    Mes résolutions pour cette année à l'étranger sont:
- Ne plus JAMAIS être à découvert.
- Ne plus JAMAIS succomber à la méchante et mauvaise consommation inutile (chaussures, sacs, fringues, produits anti-cellulite etc.)
- Manger moins gras, moins sucrés, et de goûter enfin aux légumes.
- Me coucher plus tôt afin de profiter de ma journée.
- Faire la vaisselle après chaque repas.

    À cet heure-ci, ... (nous sommes en Juillet), je peux vous dire que j'ai réussi à respecter pas mal de choses. Sisi! Les découverts ? Connais plus! Le shopping ? Même pas pendant les soldes! (La crème anti-cellulite ne compte pas: je n'ai pas réussi à respecter ma troisième résolution.) Me coucher plus tôt? J'y arrives quand B. ne me réveille pas la nuit. Me lever tôt? Je me suis levée à 9h ce matin! Faire la vaisselle ? La résolution que je respecte le plus. Je fais même la vaisselle des autres.

vendredi 25 juillet 2008

Madrid/Épisodes 6: L'appart, la chambre, les colocs...


    L'appartement où nous allons vivre se trouve dans le quartier central et touristique de la ville. "La Calle Arenal". Heureusement notre chambre est équipée de double vitrage; parce qu'elle donne sur la rue; ... la rue qui grouille de monde, ... de flûtistes, de chanteurs (dont une imitation d'Edith Piaf), et même d'un Jazz Band.

    L'appartement est assez grand. Il y a 7 chambres, 3 salles de bains, pas vraiment de salon, mais une grande cuisine pour compenser. C'est pas vraiment un appart à vivre, mais plutôt une sorte d'auberge de jeunesse privée: les chambres sont situées les unes à côté des autres, la déco laisse à désirer et chacun ferme sa porte à clé. Chaque week-end il y a des départs et des arrivées.

    Notre chambre me plaît. Certes, c'est la plus petite de l'appartement (alors que nous sommes le seul couple), ... certes, elle donne sur le vacarme de la rue, ... mais nous avons la meilleure connexion internet. Nous avons réussi à partager l'armoire en deux sans chamaillerie, et avons collé immédiatement notre petite étiquette "B. y Aubrée" sur la meilleure étagère du frigo.

    Notre voisine est allemande, de Brême, Christin. Elle reste, tout comme nous, plusieurs mois. Puis, il y a la londonienne, sosie d'Angelina Jolie, Katrina qui est arrivée une semaine auparavant. Il y a également deux autres allemands, Christopher et Carlo, matteurs de film porno, une italienne, une hongroise et une quatrième allemande, la plus bizarre, que B. voudrait étrangler. Moi aussi, depuis qu'elle m'a traité de menteuse quand j'ai raconté qu'on faisait également du nougat en France, à Montélimar.

jeudi 24 juillet 2008

Madrid/Épisode 5: Une nouvelle vie, l'un sur l'autre.


    Par chance, nous n'avons jamais eu à chercher d'appartement pour séjourner 9 mois à Madrid. B. est venu ici pour y faire une école linguistique et par conséquent nous aurons une chambre dans une collocation dans le même immeuble que son école. Deux étages plus haut pour être exact; ce qui me paraît très pratique pour sa motivation à retourner à l'école. Je m'incruste donc dans sa location et je paie le supplément "invité", parfait pour le petit budget qui s'est imposé à moi depuis que j'ai démissionné de mon job d'hôtesse.

    Je me suis préparée à vivre avec B.; dans un pays dont je ne maîtrise pas la langue, une petite chambre et cela durant 9 mois; alors que nous n'avons jamais vécu ensemble auparavant. J'ai eu beau me préparer, ça fait très peur quand même; et lorsqu'on appréhende une situation, la solution c'est de faire des plans. Nous avons donc discuté des "devoirs" de chacun au sein de notre chambre!
"Je m'occuperais du repassage, c'est évident, parce que je tiens à mes fringues. C'est moi qui trierais le linge sale également, car je tiens vraiment beaucoup à mes fringues. Par contre, je te laisse porter la corvée jusqu'à la machine à laver et lancer le programme. Pour ce qui est d'étendre la lessive, si tu veux, on le fait ensemble. Chacun range ses affaires, normal. Pour les courses, il nous faudrait 70€ pour deux, par semaine, c'est suffisant, Madrid, c'est pas Paris. Moi, je peux mettre 30€ et toi, 40€ par exemple, je pèse la moitié de ton poids, on a pas les
mêmes besoins, c'est réglo, non ?"


(Nous avons effectivement fonctionné (presque) comme ça durant les premiers mois, après malheureusement, c'est un peu parti en vrille. Nous étions raisonnable envers notre budget, nous faisions les courses chez Dia, puis très vite, le Corte Inglès nous a fait les yeux doux. La chaleur a envahi la ville, et nous ne pouvions pas faire plus de 500 mètres pour nos courses.)

    Première balade en amoureux dans notre nouvelle ville, au Parc du Retiro. Nous sommes à la toute fin Janvier, il fait bon, (mais cela ne va pas durer) nous sommes heureux, notre frigo est rempli, nos colocataires viennent de partout dans le monde, et nous avons encore plus de 8 mois pour nous la couler douce.

mardi 22 juillet 2008

Madrid/Épisode 4: L'arrivée.


    Au petit matin, le train s'est enfin arrêté. Le temps de sortir nos gigantesques et très nombreuses valises du train nous étions presque seuls sur le quai. C'est B. qui s'est occupé des valises ... , moi je suis allée chercher le chariot. Je n'avais même plus une petite pièce dans mes poches (où peut-être n'en avais-je jamais eu ?). Je n'ai donc pas eu d'autres choix que d'aller raqueter le contrôleur de 50 centimes. Une demande tout à fait légitime quand on repense à la thune que B. avait dû lui filer durant le trajet pour obtenir un peu plus de confort à bord de ce train de malheur.

    Nous filons vers la sortie. Une dizaine de taxi man attendent le client. Le notre tire une tronche de trois mètres de long quand il matte notre chariot. Il ose même nous dire qu'il voit pas comment il va faire pour charger tout ça dans son coffre. "No problemo, no problemo..." (à ce moment là, nous maîtrisons l'espagnol comme de vulgaires touristes). Le coffre ferme difficilement, et une fois installés à l'arrière de la bagnole, un énorme sac me cache la vue de B. à ma droite. Les deux derniers sacs feront le trajet sur nos genoux.

    Silence à l'arrière, nous regardons chacun par notre fenêtre. Le soleil brille et j'ai réussi à choper la main de mon amoureux en faufilant la mienne.

jeudi 3 juillet 2008

Madrid/Épisode 3: Le Départ.


    Le 26 Janvier 2008, c'est le départ pour Madrid. La Gare d'Austerlitz. Mon mec est accompagné par son meilleur ami, moi par ma mère. On se retrouve tout les quatre au Rittazza Caffé (où j'ai d'ailleurs bossé il y a quelques années, ... 10 jours.) Ma mère ne va pas tarder à verser une larme et l'ami de B. ne décroche pas un mot. Il est temps de s'installer dans le train. Nous avons 7 valises. C'est pour cette raison d'ailleurs qu'on prend le train. Mais, il se trouve que chaque compartiment a une place minuscule pour les bagages. C'est la panique sur le quai. Les contrôleurs sont espagnols, nous ne captons rien.
    Je prends le temps de dire au revoir à ma mère. Elle essuie ses larmes. Moi aussi. Je déteste voir ma mère pleurer, je ne supporte pas l'idée qu'elle chiale à cause de moi. Je monte dans le train, le coeur brisé. Je vais devoir mettre de côté les petites habitudes que nous avions pris durant 9 mois; nos promenades dans Paris, presque chaque mercredi.

Dans le train, c'est la merde. Les compartiments ne sont pas mixtes. B. est dans un autre wagon. Je suis avec trois vieilles qui me demandent pourquoi je suis entrain de pleurer. Quand je leur confie enfin mon drame, je rajeunie de 10 ans. Leurs dialogues de grand-mères réconfortantes me montent au cerveau. Je vais retrouver mon amoureux.
    Pendant que je me remettais de mon gros chagrin, B. avait trouvé une solution pour nos bagages. Sa solution avait été de soudoyer le contrôleur pour qu'il entrepose nos valises dans un compartiment vide. 10€. Avec 10€ de plus, nous avons eu le droit de passer notre soirée ensemble dans ce même compartiment. Jusqu'à 1H du matin, pas une minute de plus. Effectivement, à 1H, le contrôleur à frapper à la porte. Sur ma couchette, j'avais qu'une seule envie, m'endormir pour en finir.

    Le jour s'est levé. Nous sommes le 27 Janvier. Les gens commencent à s'agiter. J'entends une voix, celle de mon homme, derrière la porte. Je dois le rejoindre dans le wagon restaurant. Lorsque je réussie enfin à descendre de mon lit superposée, je suis pied nus. "Meeerde, mes chaussures sont dans le compartiment bagages!" Je ne m'étais pas rechaussée pour rejoindre mon lit et la porte est fermé. Je traverse donc le train, pied nus, jusqu'au wagon restaurant, où m'attend un bon lait chaud. Le jour est levé. C'est plus lumineux qu'à Paris. J'ai mal aux yeux. Nous arrivons dans une demi-heure. J'ai le sourire aux lèvres. B. aussi.