mardi 18 novembre 2008

Madrid/Épisode 12: Derniers moments à Madrid.


     Je savais bien qu'il ne pouvait pas se passer de moi.
B. m'a demandé de rester au moins jusqu'en Août à Madrid. Il m'a aidé à payer mes plus grosses charges. Il m'a offert les restos, les sorties, mes produits anti-cellulite...

    Je suis rentrée à Paris le 7 août et j'ai retrouvé mon job d'hôtesse dont j'avais démissionné.
B. m'a manqué une vingtaine de jours seulement, puisqu'il a décidé de rentrer un mois
plus tôt. Nous avons repris notre petite routine et nous espérons voir naître dans les semaines à venir les effets bénéfiques de notre long séjour dans la capitale espagnole. Olé!

lundi 10 novembre 2008

Madrid/Épisode 11: Cours de cuisine.


     Cet après-midi là, j'étais seule dans la cuisine et je faisais la vaisselle. Hee Seok, entre dans la pièce, ouvre le frigo, puis un ou deux placards. Elle piétine et je sens qu'elle a envi de s'exprimer ; ce qui est malheureux pour moi parce qu'elle a un mauvais espagnol et I don't speak english. Heureusement, il ne me reste plus qu'un verre à rincer. Je la mets au défi de construire une phrase en moins de 3 secondes.
" Merde! "

- " ¡Holà Aubrrreiiiiiii! ¿Puedes a...yu...daaarr...me?
- Ha, si si. ¿Para?
- Es la primera vez, la cocina.
- ¿ Aquí? ¿En esta cocina?
- No, no, la cocina.
- Ha...
...
... ¿Qué quieres hacer?
- ¡Pastas! "


"Elle ne sait pas faire des pâtes, elle ne sait pas faire des pâtes, elle ne sait pas faire des pâtes..."
    Hee Seok sort chacun de ses ingrédients ; minutieusement achetés au Corte Inglès ; un énorme paquet de spaghettis, un pot de sauce bolognaise, un oignon et un sachet de gruyère râpé. Je la sens excitée, mais je comprends... si c'est sa première fois! Elle tente de m'expliquer et apparemment elle n'a jamais eu à cuisiner auparavant, puisqu'il y aurait toujours eu "des gens" pour préparer ses repas et les lui servir.

    La scène est surréaliste, je vais donner mon tout premier cours de cuisine.
- " Entonces, para hacer pastas, debes utilizar... mmmm... euh... ben, une casserole. "
Je prends soin de lui montrer l'objet, elle sautille. Je remplie la casserole d'eau, elle jubile. Je rajoute une goutte d'huile et une pincée de sel, elle m'applaudit. En attendant que l'eau bout, je passe aux choses sérieuses ; je sors la poêle, la planche à découper. C'est pendant que je réduisais l'oignon qu'elle est devenue délirante.
- " Haaa, oooh, si, si, ahahah, siiii "
Cette fois-ci, elle sautillait et applaudissait en même temps.

    On vient de frôler la catastrophe, elle a tenté de mettre les petits morceaux d'oignons dans l'eau bouillante. Elle finit par les déposer dans la poêle en se contentant de les tripoter du bout de sa spatule. Nous n'avons plus qu'à y rajouter la sauce. Finalement, au bout de quinze petites minutes, son plat est prêt à être dégusté. Elle me remercie d'un bisou, je m'éloigne, quand...
- " ¡Aubrrreiiiii! ¿ Las pastas que no tengo utilizar, en el frigo ? "



jeudi 6 novembre 2008

Madrid/Épisode 10: J'ai reçu un e-mail.


    Un e-mail de ma locataire. Elle m'informe qu'elle est dans l'obligation de rompre notre contrat et qu'elle m'enverra un préavis sous accusé réception dans quelques jours. Elle déménagera au 1er Juillet. Je suis scandalisée! J'appelle ma mère.
- "Mais... Maaaaaman, c'est possible ça ?!
- Oui, oui, ma chérie, c'est possible."

    Quelle salope! Elle veut briser mon couple, ou quoi ?! Me voilà obligée de rentrer avec trois mois d'avance, de me trouver un job au plus vite et d'abandonner B. ; ce qui est absolument inenvisageable pour moi mais apparemment très envisageable pour lui. L'enfoiré ose me dire que je dramatise la situation: "Tu draaaamatises toujours les choses! C'est pas siiii terrible que ça, trois mois s'est vite passé et puis je penserais à toi tous les jours." J'essaie de ne pas me braquer... et je me rappelle que les hommes font toujours les malins avec leur putain d'optimisme à la con, mais si nous sommes les premières à chouiner, ils sont les seconds et que si nous chouinons deux minutes, eux ça peut durer la vie entière.
    Je n'ai plus qu'à réserver mon billet d'avion, et à harceler ma patronne pour qu'elle me récupère au plus vite.