dimanche 10 août 2008

Madrid/Episode 8: Ange et Démon


    Une semaine après notre arrivée, deux nouveaux colocataires se sont installés à l'appartement. Deux francophones. Aïda, une casablancaise et Florent, un niçois.

    J'ai su qu'ils étaient là car j'entendais parler français dans le salon. Je suis sortie de ma chambre et les ai vu dînant Burger King sur les canapés de notre micro-salon. Et même si je suis également venu à Madrid pour l'exotisme des étrangers, j'étais bien contente de pouvoir me délier la langue avec d'autres personnes que mon mec.

    Aïda, douce, pimpante. Enfin une copine à l'appart. Une copine avec qui je puisse communiquer "normalement", parce que c'est vraiment frustrant de ne pas pouvoir s'exprimer comme bon nous semble avec les autres. C'est que je ne parle pas un mot d'anglais ! La honte quand on sait que je sors avec un franco-américain. Les colocs doivent me prendre pour une fille qui n'a rien à dire ou pas sociable, (si, je suis sociable !) et pourtant, s'ils savaient ! J'aurais très bien pu les saouler de paroles; mais par chance ils y échapperont encore pour quelques mois. Je suis là pour ça !

    Aïda est un ange. J'ai un mois à profiter d'elle. Ce sera dans sa chambre que j'irai me réfugier pour me plaindre de B. C'est pas comme si, je me confiais à n'importe qui car de toutes les manières elle sera témoin de nos disputes. En parlant de confidences, y'en a un qui n'arrête pas ! Le niçois ! (Je préfère l'appeler comme ça, que par son prénom parce que sa région le défini bien plus.)

    Florent et moi, nous nous sommes sûrement détestés au premier regard. Sa vision des femmes ? Les "baisables", et les autres. A ses yeux, une femme doit avoir du monde au balcon, être belle, bien foutue, docile, c'est à dire accepter de le sucer dès qu'il claquerait des doigts. Je sens constamment son mépris misogyne sur moi à ce salaud. Je ne sais d'ailleurs pas pourquoi il s'obstine à se confier à moi ce con. Il se plaint de sa petite-amie, mille fois cocufiée et il me demande pourquoi elle passe son temps à l'emmerder. Petit jeu hypocrite entre nous, il me parle de ses soucis et en même temps il me fait bien comprendre ce qu'il pense de la gent féminine et moi je répond avec tact, en lui expliquant sérieusement qu'elle doit souffrir, qu'elle doit douter. Bien sûr, il n'y comprend strictement rien.

    Notre petit jeu s'est arrêté le jour où il m'a dit - pendant que je me lissais les cheveux dans la salle de bain - que si j'avais été sa meuf, il m'aurait déjà jeté depuis longtemps avec deux claques dans la gueule. Ce qu'il ne sait pas c'est que pour rien au monde j'aurai fait la bêtise de sortir avec un tel idiot. Quel démon !

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